La Mandragore (fin)

Vous avez trouvé un pied de mandragore, c'est parfait, maintenant il faut que vous le préleviez.
Pour ce faire , vous devez savoir plusieurs choses:
Pour toutes bonne sorcière, ou bon sorcier, les plantes sont des êtres vivants, doués d'une âme.
La mandragore est toxique de la feuille jusqu'au bout des racines, même par un simple contact.
Alors, quelque soit la méthode que vous employez, utilisez des gants.

Vous avez deux façon de vous emparez de son pouvoir.
La manière forte:
De nombreux textes anciens vous expliques cette technique.
Attachez un chien noir affamé, condamné, au pied de la mandragore, excitez le à l'aide d'un cor au loin. N'oubliez pas de vous boucher les oreilles avec de la cire, car la plante émet lors de l'arrachage, un cri d'agonie insoutenable, tuant l'animal et tout homme non éloigné aux oreilles non bouchées.
Quel est la part de vrais ou de faut dans cette histoire, je vous laisse seul juge. Tout ce que je peu vous dire c'est que si on vous tirait violemment par les cheveux, je ne doute pas un instant de vous entendre crier. Ensuite vous utilisez les feuilles et les fruits, vous coupez la racine en morceaux que vous faites sécher et vous utilisez le tout comme bon vous semble jusqu'à épuisement du stock.

La deuxième solution c'est de tracer un cercle autour de la plante à l'aide d'un poignard sacré, tout en récitant des formules magiques. (Enfin des formules magiques, c'est vite dit, en claire vous expliquez à la plante se que vous allez faire tout simplement.) Ensuite vous déterrez la mandragore délicatement en creusant tout autour.

Une fois que vous avez la plante, vous la replantez dans votre jardin à l'emplacement le plus propice à son bon développement, et vous n'utilisez que les feuilles et les fruits qu'elle vous donnera avec générosité pendant des siècles et des siècles. Il est connu de tous temps, que la mandragore bien choyée, reste éternellement fidèle à son maître et lui procure, prospérité prodigieuse, abondance de biens, et fécondité.

Je ne vous cache pas que j'opte pour la manière douce, cette plante est tellement rare qu'il vaux mieux la préserver.

Voilà vous avez toutes les indications pour vous rendre maître de la mandragore, à vous de choisir la bonne solution.

Lâche-moi l'agape

Les orgies organisées dans les lupanars méditerranéens sont devenues mythiques. Et pour cause ! La particularité de celui-ci est qu’il est préférable de ne pas le manger… A jeun ! Il est donc conseillé d’avaler un peu de pain et de fromage avant le commencement des agapes. Du fromage de la Valkyrie par exemple. Ca plâtre bien l’estomac. Et pour l’instant, celui-ci est votre ami…

En apéritif : sang-grillade. Il s’agit de restes de sang de viande grillée mangée durant la semaine auquel on ajoute un peu d’alcool (dans une proportion de dix mesures d’alcool pour une de sang). Très léger. Idéal pour se mettre en appétit.

En entrée : crépinettes roulées de cane Abbysse et de hase Chiche. Pour nos amis trolls, généralement curieux mais qui ont peu l’habitude avec ce genre de mets, la cane est la femelle du canard et la hase, celle du lièvre. Si vous voulez le préparer chez vous, ne cherchez donc surtout pas à substituer la viande des femelles par celle des mâles, car ça n’aurait plus du tout le même effet (pour ceux qui en doutent encore, essayez de fumer du lièvre Chiche pour voir…).

En plats de résistance :
- Veau de Kaah au sirop de griotte : le sirop de griotte ajoute une touche sucrée qui fait passer le veau de Kaah comme un message par pigeon voyageur. On le mange cul sec et on jette l’assiette derrière soi aussitôt finie. Le meilleur veau de Kaah vient de Ruchie (décidemment, quel beau pays !).
- Coq Niakh à la noix de coco : il s’agit de coq grillé au four (consommer une aile de la bête suffit généralement pour faire cocorico toute la soirée), sur lequel est saupoudré un peu de noix de coco râpée lorsqu’on le sort du four. Cela rajoute de la fraîcheur au plat. Vous verrez, c’est délicieux, surtout si l’on vous choisit du quinze ans d’âge...
- Succès damné de porc Thau rouge grillé au caramel : le cochon, c’est bon. Mais le porc Thau, c’est rigolo. Naturellement sucré, l’ajout de caramel ne sert qu’à augmenter les effets euphorisants du plat.
- Rat cuit du Bossefort « sur le rocher » : celui-ci est servi avec deux glaçons. Ces derniers, en fondant, laissent place à un liquide jaunâtre au goût anisé. Il est possible de le manger avec du riz Khaar et des pâtes Thys, mais cela risque de faire ton sur ton.

De ce fait, le riz Khaar et les pâtes Thys accompagnant ces plats doivent être servis dans des récipients à part. Ainsi, chacun peut prendre ce dont il a envie (mais on repère tout de suite les petits joueurs…). Le riz Khaar et les pâtes Thys les plus réputés viennent de chez Marcel, de la Côte Bleue, un épicier fin célèbre. En effet, qui ne connait pas le riz Khaar ou les pâtes Thys de Marcel ?

En fromage, du croquefort permettra de colmater un peu (du « Croquefort Satiété », le meilleur). Mais faites bien attention à avoir les dents saines ! Ce fromage est un peu dur à mâcher et si ce n’est pas le cas, vous risquez de devoir emprunter le dentier de la vieille mamie Wata assise à côté de vous.

En dessert : du painch perdu. Ce sont les cadavres de pain récupérés de précédents repas, sucrés et poêlés dans du lait et du punch (vous le prononcez comment vous ?). Ca rappellera à certains leur enfance…

Et pour faire couler le tout, du jus de sapin pressé. Il est inutile de surcharger par de l’alcool.

Si certains ne se sentent pas bien à un quelconque moment de la soirée (ce qui est finalement inévitable), qu’ils appellent une calèche pour les ramener chez eux. Il vaut mieux ça que de se faire prendre en état de délabrement par une patrouille de peaux-lisses. Ce serait dommage de risquer de perdre son permis et de ne plus pouvoir conduire qu’une charrette sans permis…

Ptidouille, « rejeté par la satiété »

La Mandragore (suite)

Commençons par voir comment la reconnaître et où la trouver. L'un est indissociable de l'autre. Une fois que vous saurez la reconnaître, il vous faudra savoir où la chercher, car elle est très rare. C'est en plus une plante d'apparence plutôt banale, alors soyez très attentif à ce qui va suivre.


Elle a une forte odeur, ou une odeur forte comme vous voulez. Attention !!! Ne la cherchez pas le nez au vent, vous risqueriez de marcher dessus, elle ne mesure pas plus de trente centimètres de haut pour les plus grandes.


Elle n'a pas de tige, ses larges feuilles molles de couleur verte s'étalent en rosette sur le sol.

Si elle est en fleur, celles-ci seront en forme de corolles de cinq pétales blanches verdâtre à bleutée ou pourpre.


La floraison, qui se fait de septembre à avril, donne des baies jaunes ou rouges à maturité, elles ressemblent à des petites tomates.


Un peut compliqué me direz vous ?


Et bien oui, je vous l'accorde, c'est pourquoi je vous ai mi des images...


Elle pousse de préférence au pied des gibets, mais on la trouve aussi bien en place de supplice ou de crémation.


Comment ? Il n'y a plus de pendaison de nos jours, ni de crémation ?


Ah !!! Ce n'est pas plus mal me direz vous !!! Surtout pour la crémation... Cela explique sûrement qu'elle soit devenue si rare.


Il vous faut donc vous renseigner sur l'histoire de votre village et trouver le bon endroit. Pour avoir plus de chances de la trouver, sachez qu'elle brille les soirs de pleine lune dans la nuit d'un vendredi après un orage. Bon courage !!!


Une fois que vous l'avez trouvé, ne l'arrachez pas n'importe comment : il y a des précautions à prendre.

La soupe à la phalange de troll


Ceux qui aiment la gastronomie et les voyages auront sans doute déjà gouté à cette recette, que j'ai moi-même apprise lors d'un périple en Tchernobrie, au pays des Ruches.

Il y a là-bas de nombreuses tavernes à trolls où l'on peut se régaler des nombreux mets locaux. Car s'il est une qualité que l'on doit reconnaître aux tenanciers de ces maisons, c'est leur grande imagination. Bon nombre de leurs recettes sont d'ailleurs devenues célèbres. Qui ne connaît pas le tartare de troll ou les profitrolls?

Les tavernes à trolls ne tiennent pas leur nom de ce qu'elles sont fréquentées en grand nombre par les trolls, mais de ce que l'on y mange. C'est-à-dire du troll…

Les trolls aiment manger. Beaucoup. Et de tout. Ils sont trollophages, nanophages, fomophages, mais ne laissent pas non plus leur part devant un chérubin bien dodu ou même une gargouille bien taillée. Apportez-leur un plat de pierres bien sodiumisées et vous verrez que vous ferez des heureux !

Choisissez donc un troll. De préférence endormi. Car toute la difficulté à cette étape réside dans le prélèvement des doigts. Assoupis, les trolls sont généralement moins agressifs et nettement moins vifs. C'est donc plus facile de leur prendre le précieux sésame. Vous pouvez également les choisir avinés. C'est même mieux. Car dans ce cas, comme le dit mon neveu Jordy (jeune barde autrefois célèbre et aujourd'hui un peu moins en vogue) : « c'est dur dur d'être imbibé ! ».

A l'instant de passer à l'acte, n'ayez pas peur. Ne tremblez pas. Allez-y d'un coup sec ! Car si vous ratez votre coup (vous n'allez pas lui faire mal, rassurez-vous), vous risquez de le réveiller. Et au réveil, un troll à jeun a un humour très approximatif. A peu près autant qu'un elfe qui serait sorti de chez lui en ayant oublié son recueil de poèmes.

S'il s'agit d'un troll de Tchernobrie, ne faites pas de sentiment. Ils ont la plupart du temps quatre à cinq bras. Alors avoir quelques doigts de plus ou de moins, ils ne s'en rendront pas compte. En plus, il leur pousse un nouveau bras tous les ans… Mais bon, si malgré tout vous avez quelques scrupules, faites votre prélèvement sur ceux qui leur ont poussé dans le dos. De toute façon ils ne s'en servent pas, même pas pour se gratter.

Une fois que votre sac est plein, ne trainez pas en route. Courrez vite chez vous ! Ne prenez pas le risque qu'un troll sente l'odeur de viande dans votre sac. Vous vous retrouveriez vite avec une meute de trolls à vos trousses, tous excités comme des nains un jour de soldes aux Armureries du Coeur.

Les phalanges de troll se font cuire un peu comme les pieds de cochon. Après avoir séparé chaque phalange de chaque doigt, il faut les faire bouillir quelques heures. Ca attendrit la viande. Il n'y a pas de temps préconisé. Ca dépend du troll. Si c'est un vieux troll, une vieille carne comme on dit chez nous, il faudra peut-être même le laisser sur le feu toute la journée !

Si vous préférez la viande fumée, vous pouvez ensuite les faire cuire à la poêle, à feu moyen. Ils libèrent ainsi un peu de gras et deviennent légèrement croustillants. Mais cessez une fois qu'ils seront légèrement dorés.Incorporez-les alors délicatement au bouillon que vous aurez fait chauffer pendant ce temps en remuant doucement de temps en temps. Puis servez.

Regardez bien les figures de vos invités lorsque vous leur annoncez la composition du plat. C'est généralement impayable! Rattrapez ceux qui partent en courant. Fermez toutes les portes de votre salle à manger à clé si vous ne voulez pas courir. Puis forcez-les à gouter. Ensuite, regardez les de nouveau et vous verrez leurs mines réjouies et ébaubies après la première cuillère. C'est gagné !

J'espère que cette recette vous aura également régalé, car comme on dit chez les trolls, dans le troll tout est bon, de la queue au menton.

Ptidouille, « Casse-troll en téflon »

La Mandragore


S'il y a une plante indispensable à une bonne sorcière, c'est la Mandragore. On la trouve dans les pays du pourtour méditerranéen, appartenant à la famille des solanacées. C'est une voisine de la Belladone, elles ont toutes deux un pouvoir soporifique.


Alors, vous allez me demander : "Pourquoi ne pas prendre la Belladone ?"



Et bien non, vous auriez tort, car la Mandragore a des vertus magiques que la Belladone n'a pas.



Ha ! Bien sûr, si vous voulez juste endormir vos parents ou votre conjoint pour faire la fête et rentrer au petit matin sans qu'ils s'aperçoivent de rien, la Belladone fera très bien l'affaire.Je précise que masquer les poches sous les yeux après une nuit sans sommeil fera l'objet d'un autre sujet...



Revenons à notre Mandragore, elle a des pouvoirs anesthésiants, oui, bien sûr , mais pas que ça !! Elle a aussi des effets hallucinogènes et aphrodisiaques !!



Hé ! Hé ! Je vois déjà des lueurs malicieuses dans vos regards, vous imaginez sûrement le résultat de ces trois pouvoirs réunis sur vos prochaines victimes, non ?


Bien... Mais ne sautez pas les étapes, car le plus difficile reste à venir. Il nous faut maintenant savoir comment la reconnaître, où la trouver, comment la récolter, et comment l'utiliser...